La présente édition de votre journal revient sur les véritables causes de sa création, qui portent à parler du Cameroun et de l’Afrique sur tous ses aspects, accens mis sur les actes et les acteurs de tous bords qui contribuent à sa bonne santé du présent, conditionnant ainsi son futur.
Prévue pour exposer sur l’entrepreneuriat précolonial chez nous, cette édition – presque obligée – traitera de quelques actes et acteurs du moment.
Le public saura que l’entrepreneuriat est une tradition millénaire en Afrique, que toutes les communautés ont créé des entreprises et que le salariat n’est intervenu qu’après l’entrée en scène du colonat.
Plusieurs supports et auteurs dans le monde déplorent la tendance qu’a eue l’école héritée de la colonisation à fabriquer des salariés et non plus des capitaines d’industrie.
La colonisation avait pour mission en effet, parmi bien d’autres, de « désentreprenaiser » l’Afrique et de la « salariéser », attribuant aux barbares la paternité de l’idée même de la création d’entreprise.
Ainsi, l’Africain qui ne pense qu’au salariat et pas à l’entreprise adopte une attitude contraire à ses origines. Il doit savoir que ses ancêtres étaient armuriers ; planteurs ; producteurs ; navigateurs ; transformateurs ; exportateurs ; « commercialisateurs » ; monnayeurs ; en un mot : INDEPENDANTS.
Notre lectorat saura que les chiffres et nombres de nos langues sont millénaires et se rapportaient également au décompte de l’argent, que certaines de nos communautés exprimaient déjà le million en argent depuis des millénaires.
Sur notre demande, un ami du journal, Monsieur Jean Marie ZAMBO AMOUGOU, syndicaliste et auteur de diverses publications sur les langues Béti nous a communiqué un lexique partiel du vocabulaire du monde de l’entreprise en langue Béti.
Une communauté qui était ainsi structurée sur le plan économique ne devait engendrer que des modèles à l’instar de Théodore BELLA, Joseph Ndi SAMBA et aujourd’hui Jean Pierre AMOUGOU BELINGA et bien d’autres moins connus, très discrets dans leurs années d’exercice.
Les prochaines éditions publieront des lexiques dans d’autres langues de diverses sphères socio-culturelles, le but étant de démontrer l’existence d’une structure entrepreneuriale précoloniale, nos langues étant millénaires. L’objectif vise également à ôter de l’esprit de tous l’image d’emploi de bureau qui colle à la mémoire des retraités de nos communautés.